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ARTICLES

Le manifeste du redressement : notre programme pour répondre aux défis contemporains...

Au nom de Dieu, Miséricordieux en essence et en acte,

 

 

 

Des valeurs universelles :

L'islam est apparu comme une force de promotion de la vérité et du bien, son projet intrinsèque est l'amélioration de l'individu et de la communauté. Comme tout projet, il repose sur un horizon dont l'objectif n'est pas d'être atteint en tant que tel, mais vers lequel on doit tendre en tenant compte de la nécessaire imperfection de la mise en pratique.

À partir de ce constat, deux solutions : l'optimisme qui veut qu'on cherche à se rapprocher le plus possible de cet idéal en faisant preuve de patience et d'effort, ou le pessimisme qui veut que le monde s'enfonce dans l'abîme avec ou sans nous et que le jeu n'en vaille pas la chandelle.

Il est humain d'osciller de l'un à l'autre en fonction de son caractère, de sa situation personnelle, de son niveau d'énergie... Néanmoins, la deuxième option ne nous semble pas compatible avec un idéal de promotion de la vérité et du bien : comment critiquer le mal quand on ne fait rien pour le réformer ?

Notre monde est désenchanté : éminemment matérialiste, il n'attend rien de la vie que les aléas jetés au hasard sur sa route et ne croit plus au Bien ni au Mal. C'est en quelque sorte un monde déterministe : il ne croit plus en l'action ni à son effet positif ; ce faisant, il ne croit plus en la responsabilité et c'est ce qui lui permet de nier le pouvoir de la volonté.

[Nous avions proposé aux cieux, à la terre et aux montagnes la responsabilité (de porter les charges de faire le bien et d'éviter le mal). Ils ont refusé de la porter et en ont eu peur, alors que l'homme s'en est chargé; car il est très injuste [envers lui-même] et très ignorant. (sourate 33 les coalisés, versets 72)]

Or, le simple constat de l'évidence du Bien et du Mal en tant que valeurs universelles incite au contraire à penser le monde en termes de responsabilité. N'en déplaise aux hyper-relativistes, il existe un Bien en soi et un Mal en soi qui servent de filtres opératoires à toute décision humaine individuelle ou collective.

Que cela signifie-t-il en termes de rapport à cet idéal qu'est l'islam ? [Dieu lui même se nomme « Rabb Â», dont l'une des traductions est « l'éducateur Â»] Nous croyons en la réforme de l'individu par une éducation, réforme dont chacun fera ce qu'il veut, il ne s'agit pas ici de contraindre, nul ne le peut. [Nulle contrainte en matière de religion (sourate 2 la génisse verset 256)] Néanmoins, nous croyons devoir attirer les gens à la vérité. De quoi s'agit-il ? De prosélytisme ? Pas le moins du monde ! Il s'agit de repenser les rapports interindividuels à l'aune de valeurs universelles et communément admises, y compris hors de la communauté religieuse. Tout ce qui relève de l'interprétation doit être laissé à celle-ci, dont les hommes sont plus ou moins capables, sans qu'aucun ne puisse affirmer en détenir la clef. Notre effort doit donc se concentrer sur l'essentiel, c'est-à-dire ce qui est évident.

 

Un constat :

Force est de constater que l'islam est critiqué de toutes parts, tant de l'intérieur que de l'extérieur. En France, la critique prend plusieurs formes : raciste (l'islam est un élément allogène inacceptable), condescendant (on « tolère Â» l'islam tant qu'il ne se voit pas), néocolonial (il faut créer un islam français) ou pire, radical (l'islam est incompatible avec la démocratie/la modernité/le vivre-ensemble/la raison). Il existe aujourd'hui une islamophobie multiforme, qui rejoint historiquement toutes les formes passées et présentes du rejet de l'autre.

Malgré la réaction première du musulman, qui sera de rejeter ces accusations en bloc, comme par réflexe de défense, il est bien plus constructif de rechercher les causes de ces critiques afin d'y apporter une réponse. En effet, se disputer avec son détracteur ou le rejeter ne fait qu'accroître ses griefs : cela n'a jamais rien résolu. [Selon Aboû Hureîra (que Dieu soit satisfait de lui), un homme dit au Prophète (que Dieu le lie à Lui et lui apporte la paix) : «Fais-moi une recommandation», celui-ci répondit : «Ne te mets pas en colère». L'homme revint à la charge plusieurs fois. Il dit (chaque fois) : «Ne te mets pas en colère». Rapporté par Al-Bukhârî]

L'exclusion de l'autre ne fait pas avancer le débat au contraire de l'inclusion. Car si la vérité réside dans l'évidence, la discussion est la seule façon d'arriver à un accord. Nous avons foi dans la force de la vérité, aussi ne reconnaissons-nous aucun thème, aucun questionnement comme « tabou Â». Dieu incite en effet à la réflexion dans de nombreux versets du Coran. [Rappelons à cet égard le questionnement initial du prophète Ibrahim : 75. Ainsi avons-Nous montré à Abraham le royaume des cieux et de la terre, afin qu'il fût de ceux qui croient avec conviction.

76. Quand la nuit l'enveloppa, il observa une étoile, et dit : "Voilà mon Seigneur! " Puis, lorsqu'elle disparut, il dit : "Je n'aime pas les choses qui disparaissent".

77. Lorsqu'ensuite il observa la lune se levant, il dit : "Voilà mon Seigneur! " Puis, lorsqu'elle disparut, il dit : "Si mon Seigneur ne me guide pas, je serai certes du nombre des gens égarés".

78. Lorsqu'ensuite il observa le soleil levant, il dit : "Voilà mon Seigneur! Celui-ci est plus grand" Puis lorsque le soleil disparut, il dit : "Ô mon peuple, je désavoue tout ce que vous associez à Allah.

79. Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a créé (à partir du néant) les cieux et la terre; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés." (sourate 6 les bestiaux).]

Ceci concerne les causes externes à la communauté musulmane, pour ce qui est des causes internes de sa critique, la plus évidente des honnêtetés intellectuelles ne peut que mener à l'autocritique. Non que la communauté ne le fasse pas, mais plutôt que de ressasser encore et encore les mêmes rengaines en espérant que les solutions s'imposeront d'elles-mêmes, nous préférons tenter d'en expliciter les causes afin de les combattre. Poser un diagnostic clair sur l'islam et sa pratique en France dans le contexte actuel nous semble la seule voie pour remédier aux problématiques particulières et ainsi accomplir ce à quoi nous enjoignent les préceptes islamiques : affirmer la nécessité de l'action éthique et blâmer le blâmable. [Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Dieu (sourate 3 la famille d'°Imran, verset 110)]

Au-delà des amalgames et sans vouloir généraliser, un constat s'impose : la communauté musulmane prête le flanc à certaines critiques qui finissent par rejaillir sur l'islam en tant que tel.

Là où nous devrions offrir une solution, nous sommes parfois le problème et cela est inadmissible. L'explication réside dans l'écart entre théorie et pratique, écart dû à un manque d'éducation. Ce manque n'est pas imputable à un seul facteur mais à plusieurs : la famille, l'école, les médias, la société en fait. Mais surtout, comme nous l'avons dit plus haut, nous croyons en la responsabilité individuelle. Celle-ci est la dernière instance de choix, c'est elle qui décide de suivre ou pas, elle qui choisit de faire ou de s'abstenir. Responsabilité et liberté marchent main dans la main. Mais comme chacun sait, l'exercice de la liberté n'est pas réel tant que celui qui prétend l'exercer n'est pas informé.

D'innombrables écoles sont nées de cette volonté d'informer, s'excluant parfois les unes les autres en prétendant détenir LA vérité. Voilà pourquoi nous sommes convaincus qu'il faut dépasser les sectarismes et communautarismes en visant une base fondamentale sur laquelle chacun peut s'entendre. C'est à la construction de cette base que nous entendons travailler. [Rappelons que l'imam Malik bin Anas recommanda (paraît-il) à ceux qui voulaient se réclamer de lui de le contredire s'ils trouvaient un défaut dans ses paroles.]

Nous devons dire un mot du contexte, tant il est vrai que celui-ci est déterminant dans l'application de la responsabilité : l'idéal ne s'applique en réalité qu'en fonction des variables qui lui sont proposées.

 

Le contexte actuel :

Nous sommes les filles et les fils d'une époque désenchantée : vivant dans un pays largement sécularisé, qui s'affirme laïc sans qu'il y ait d'accord unanime sur la définition de la laïcité, qui est écartelé entre des idéaux louables hérités d'une histoire de combats en faveur des droits humains d'une part et l'impasse de leur mise en application d'autre part, qui a très mal vécu un vingtième siècle et un début de vingt-et-unième de déclassement à l'échelle globale, qui est tiraillé entre la défense de son identité et sa dilution dans un ensemble mondialisé, nous sommes des éléments perçus comme allogènes dans une France qui souffre.

Les efforts récents pour promouvoir un « islam de France Â», la montée des extrêmes et de l'islamophobie, ou encore le dialogue de sourds entre la communauté musulmane et la République sont les symptômes d'une même maladie : l'exclusion. Au lieu de travailler avec, on travaille contre.

Dans cette France, la communauté musulmane souffre d'une image douloureuse à plus d'un égard : rappel des guerres coloniales qui sonnèrent le début du déclassement de la France comme puissance mondiale, communauté essentiellement représentée par des descendants d'immigrés venus travailler à une époque économiquement faste désormais révolue, la communauté musulmane est pour la France le miroir qui lui renvoie l'image de ses heures les moins glorieuses des dernières décennies. [« Sous la question musulmane se joue la question française Â», écrit Edwy Plenel dans Pour les Musulmans, La Découverte, 2015.]

Minorité souvent visible, le musulman pose, dit-on, un problème d'intégration. C'est que l'intégration est un processus bilatéral : tant que le musulman est confiné dans l'imaginaire collectif au rôle de subalterne ou de citoyen de seconde zone, il se perçoit lui-même comme tel et il est très difficile de sortir du cercle vicieux dans lequel on enferme une communauté entière. Bien entendu, de nombreuses réussites individuelles viennent donner l'espoir d'une possibilité d'intégration, mais tant que ces exemples seront une exception et non la règle, un effort soutenu et particulier sera nécessaire.

La communauté musulmane souffre aussi d'un amalgame : l'amalgame avec des idéologies politiques nauséabondes qui sont des dévoiements de l'islam et de ses principes, mais qui se réclament de ses couleurs. L'extrémisme est aussi contraire qu'on peut l'être d'un islam qui se définit lui-même comme la voie du juste milieu. Il est néanmoins difficile d'écarter cette association d'idées entre islam et violence ou islam et misogynie, et grande est la tentation de réclamer le droit de ne plus avoir à se justifier pour des actes auxquels on n'a aucune part. Pourtant, l'amalgame existe et sans volonté de le détruire, sans action forte pour changer la situation, on continuera de demander compte à l'ensemble de la communauté pour les agissements de quelques-uns.

Le monde actuel se pose des questions, tant du point de vue métaphysique qu'éthique, il serait extrêmement dommageable que nous ne l'aidions pas à répondre à ces questions. Dommageable pour le monde bien sûr, auquel nous refuserions ainsi nos lumières, mais dommageable pour nous, qui refuserions ainsi de répondre à l'appel du nécessiteux et qui faisons partie de ce monde. [Nous ne t'avons envoyé que comme miséricorde pour les mondes (sourate 21 les envoyés, verset 107)]

 

Projet :

L'objectif premier est de s'entendre sur une éthique minimale, mais pas minimaliste : la sacralité de la vie individuelle est une valeur à réaffirmer à une époque où plus rien n'est sacré. [Celui qui tue un homme sans qu'il s'agisse d'un châtiment pour meurtre ou pour avoir semé le chaos sur terre, c'est comme s'il avait occis toute l'humanité (sourate 5 la table servie verset 32).]

Mais la vie ne suffit pas : c'est ce qu'on en fait qui compte... Notre second objectif est donc d'assurer les moyens d'atteindre le bonheur.

Encore faut-il définir ce dernier : même si les facteurs affectifs propres à chacun doivent être pris en compte, nous pensons que l'exercice de la liberté mène au bonheur. Or, comme nous l'avons souligné plus haut, cet exercice présuppose l'information.

Le libre choix doit donc être informé afin que la liberté soit perçue comme un bien-vivre individuel ET un bien-vivre ensemble.

En quelque sorte, on ne peut vouloir améliorer une société sans réforme des individus.

 

Redressement :

C'est donc en partant de ces constatations et de ce projet que nous souhaitons travailler sur la problématique du redressement.

Ce terme doit être entendu avant tout comme une amélioration au sens étymologique du terme : rendre meilleur. Il s'agit ici de corriger les errements constatés afin d'emprunter le chemin de la rectitude. [Guide-nous sur le chemin de la rectitude (sourate 1 celle qui déverrouille verset 6).]

Dans une deuxième acception, le redressement définit aussi l'attitude individuelle et communautaire qui commande de ne plus se considérer ni se laisser considérer comme ontologiquement inférieur à une définition de l'humanité dont le musulman serait exclu par nature.

Tertio, le redressement est la force d'exemplarité de l'islam dans un monde en proie au chaos.

On remarquera qu'il n'est nulle part question de « l'âge d'or islamique Â», mythe souvent ressassé comme un horizon à rebours. Si nous reconnaissons les accomplissements anciens de la civilisation islamique, nous refusons toutefois l'enfermement dans un passéisme malsain et une nostalgie inactive, contemplant les actions de nos prédécesseurs comme indépassables. Au contraire, nous pensons être arrivés à un tournant historique où l'islam doit se recentrer sur l'essentiel, clarifier son message et expurger les ajouts délétères qui sont venus en parasiter la saine évidence.

Il est donc hors de question de redresser l'islam en tant que religion, mais bien de remettre l'homme sur la droite voie. Redresse-toi ! doit être notre devise : adressée à nous-mêmes en premier lieu et à nos semblables ensuite.

 

ISTIQAMA ou Initiative Synergique de Transition IslamiQue Adaptée au Monde Actuel :

Du terme arabe « istiqama Â», qui traduit approximativement l'idée de redressement est né un acronyme en français, nous voyons dans la jonction entre les deux langues le mariage de deux identités culturelles cherchant à retrouver leur universalité...

 

I comme Initiative :

Le temps qui passe apporte avec lui une évolution. Celle-ci peut être une amélioration ou une corruption. [Par le temps, l'homme est en perdition, sauf ceux qui ont foi et qui accomplissent des actes justes, qui enjoignent à la vérité et enjoignent à la patience (sourate 103 le temps versets 1 à 3).]Laisser les choses en l'état et croire qu'elles vont s'arranger est non seulement utopique mais aussi dangereux car cela renvoie au refus de responsabilité que nous évoquions plus haut. Si ce qui détermine la valeur de nos vies est le choix de nos actions, alors ne rien faire peut être défini comme le choix de l'inaction et par là la volonté de se satisfaire d'une situation qui nous convient, c'est au mieux un aveuglement, au pire un égoïsme sans nom. Dans les deux cas, cela ne correspond pas aux valeurs de la bonne action telles que nous l'entendons. Une idée reste confinée au statut d'utopie jusqu'à ce que quelqu'un se décide à lui donner forme. Un projet est la projection dans l'avenir et la mise en Å“uvre de tout ce qu'il faut pour le réaliser, c'est le chemin qui compte ainsi que l'effort fourni. L'accomplissement est le but mais le simple fait d'emprunter le chemin est en soi un accomplissement. Voilà pour l'initiative : c'est une théorie de l'action.

 

S comme Synergique :

Lancer une action ne veut pas dire se lancer sans contrôle dans ladite action ; il s'agit de prendre comme référence la raison. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, ambition et irréalisme...

Pour cette raison, la définition collégiale des priorités et la hiérarchisation des actions à entreprendre est une étape nécessaire de toute action. Ce manifeste se présente comme la mise en œuvre de cette première étape. Il s'agit aussi de tirer avantage au mieux des compétences de chacun, nous ne nous limitons pas aux compétences définies par le milieu professionnel ou le parcours universitaire mais aussi toutes les compétences personnelles développées par chaque être humain sur ce chemin qu'on nomme la vie.

Cette démarche d'inclusion et de convergence de toutes les forces et la reconnaissance de leur diversité sont pour nous le signe du rassemblement sous une seule bannière : celle du Bien, sous toutes ses formes. Nous restons convaincus que cette cause, si elle exclut Dieu, se limite d'elle-même à n'être que superficielle et c'est donc sous le patronage et la protection de Dieu que nous plaçons notre action. [la bannière* (le mot « sibgha Â» utilisé en arabe se traduit par la couleur, dans le sens des couleurs de reconnaissance, d'où l'usage du terme « bannière qui rend cette idée en français) de Dieu ! Et quelle meilleure bannière* que celle de Dieu ? (sourate 2 la génisse verset 138).]

 

T comme Transition :

La transition est le passage d'un état à un autre. De deux choses l'une, soit l'entropie l'emporte, dégradant tout car on laisse le temps passer sans rien en faire, soit on use du temps à notre disposition pour agir. Ainsi, le temps est éducation dans le sens d'amélioration, et nous considérons que l'éducation est une transition d'un état inférieur à un état supérieur. D'ailleurs, on s'éduque en éduquant. L'idée de transition englobe aussi la prise en compte de la situation particulière de l'islam en France aujourd'hui et la nécessité d'apporter des réponses aux problèmes qu'elle soulève.

 

I et Q comme IslamiQue :

Le but de l'explicitation du terme « islamique Â» est la réappropriation d'un terme qui est galvaudé et revendiqué par des gens qui ne mettent pas en application le principe et traîne le terme dans la boue d'une polysémie qui empêche de penser. L'islam dont il est question ici s'entend comme principe universel et universaliste : le dernier message monothéiste historique, englobant toutes les autres religions et leur reconnaissant leur légitimité historique. L'islam se traduit comme une soumission, mais pas dans le sens lui aussi galvaudé qu'on lui donne aujourd'hui : une soumission explicite à des principes librement et raisonnablement admis, cette soumission revient à se rendre à l'évidence, voilà bien une soumission que seul un orgueilleux refuserait. Nous voyons dans le matérialisme déraisonnable la cause centrale de tous les malheurs, y compris, paradoxalement, chez les religieux. [Le « vouloir plus Â» vous perd, jusqu'à ce que vous visitiez les tombes (sourate 102 le « vouloir plus Â» versets 1 et 2).] Nous pensons que les formes d'aliénation empêchent l'exercice honnête et aussi objectif que possible de la pensée. Ainsi, l'islamité de notre projet n'est pas une crédulité, comme le croient aussi bien des croyants que des non-croyants, mais un scepticisme raisonnable ; celui-là même auquel le message coranique nous appelle à longueur de versets. Nous croyons qu'une foi comprise et raisonnée est moins soumise aux aléas de la psyché humaine et que sur elle seule on peut bâtir le socle d'une société du respect.

La mention explicite de l'islam vaut aussi revendication dans une société dont nous avons dit qu'elle se méprenait trop souvent sur notre religion, son objet et ses pratiques.

 

A, M et A comme Adaptée au Monde Actuel :

Les principes de l'islam sont absolus et universels ; comme toute vérité, la valeur est vraie partout et toujours. Ceci étant dit, ces principes ne valent que par leur mise en application ; or, celle-ci dépend des circonstances. [Et Nous n'avons envoyé de messager qu'avec la langue de son peuple, afin de les éclairer. Dieu égare qui Il veut et guide qui Il veut. Et, c'est Lui le tout Puissant, le Sage] (Sourate 14 Abraham verset 4).] Dans un monde où les antagonismes s’affrontent de plus en plus explicitement, dans un monde où l’on évoque, comme pour lui donner réalité, un « choc des civilisations Â» perçu comme inévitable, nous croyons qu’il faut une voix qui incite à la rencontre des civilisations. L’islam est prétendu incompatible avec la modernité ? Démontrons que l’islam est la modernité. Ce hiatus provient de la définition positiviste de la modernité : tandis que les sciences sociales sont passées avec plus ou moins de bonheur au post-modernisme, le sens commun reste cantonné dans une mythologie crédule et un scientisme que les scientifiques eux-mêmes ne partagent pas. Cependant, la force du groupe étant ce qu’elle est, cela entraîne une schizophrénie chez de nombreux musulmans qui se réfugient dans l’imitation irréfléchie de ce modernisme naïf ou l’enfermement dans un anti-modernisme tout aussi abusif. Nous pensons que l’esprit moderne se définit paradoxalement comme l’universalisme valable pour tous, partout et toujours. Ainsi, un islam moderne devra revendiquer comme sien l’héritage de tout ce qui a été fait dans le sens de la défense de cet universalisme partout et en tout temps de l’histoire. Éclairer le futur à la lueur du passé est ainsi une façon de dépasser cette apparente aporie.

D’un point de vue plus contextuel, prendre à bras le corps les problématiques explicitement liées à la situation de l’islam en France tout en évitant la victimisation nous paraît être la solution la plus directe aux problèmes contemporains. Ainsi, la lutte contre l’extrémisme, le machisme, l’archaïsme intellectuel, le communautarisme, la schizophrénie sociale et scolaire, etc. doit permettre à l’islam de retrouver sa fonction première : promouvoir le bien et blâmer le mal.

 

 

 

L'épineuse question de la Lune

Lune et calcul

Le calendrier que suit l’islam est lunaire, à la différence du calendrier universellement adopté dans le monde, qui lui est solaire. Rappelons à ce titre que le calendrier hébraïque est lunaire, lui aussi. Cela a un impact non négligeable sur le christianisme, en tant qu’héritier du judaïsme, puisque le calcul de la date de Pâques est calqué sur la Pâque juive (Pessah), qui tombe le 14 Nissan (nom du mois lunaire juif concerné). Comme de nombreuses fêtes chrétiennes sont calées sur Pâques, des calculs précis sont nécessaires pour parvenir à fixer la date conformément aux règles religieuses. Et selon l’Eglise considérée (Catholique, Orientale…), les dates peuvent varier.

Cela rappelle étrangement la situation dans le monde musulman, qui se préoccupe peu de la date tant que le début et la fin de ramadan (qui est, rappelons-le, le nom d’un mois du calendrier lunaire islamique et non celui du jeûne que l’on y pratique) ne sont pas concernés.

Unifier n'est pas jouer

Pendant des décennies, voire des siècles, ce qu’on a parfois qualifié de « cacophonie » a régné sur les pratiques calendaires. Et puis, une volonté d’unification s’est fait jour. Aujourd’hui, c’est cette attitude qui prévaut. En effet, le concept de « visibilité étendue » reprend de vieilles décisions de juristes islamiques ayant affirmé qu’il ne pouvait y avoir de multiplicité des levants et des couchants (même si le verset 40 de la sourate 70 pourrait faire penser le contraire). Ce concept de non-multiplicité en lui-même est critiquable : la division du temps religieux suit la division du temps naturel. Ainsi, les piliers de l’islam sont répartis temporellement : la profession de foi est de chaque instant (un célèbre hadith enjoignait de la prononcer souvent), la prière est quotidienne (5 fois par jour) voire hebdomadaire (prière commune du vendredi), l’aumône légale et le jeûne sont annuels ; quant au pèlerinage, il intervient une fois dans le cours d’une vie. D’autres considérations (jeûner les lundis et jeudis, les jours du début, de milieu et de fin de mois) montrent l’importance du calendrier dans les conceptions des débuts de l’islam. Cette importance est d’ailleurs soulignée par certains versets du Coran lui-même. La 1ère mention intervient dès la deuxième sourate (la Génisse) sous la forme suivante (verset 189) :

« Ils t’interrogent sur les croissants de lune, réponds-leur : ils servent à déterminer le temps pour les hommes, ainsi que les dates du pèlerinage ».

Intéressons-nous de plus près à ce verset. Premièrement, levons un doute venant des mauvaises traductions du mot arabe « Ø§Ù„أهلة » : parfois traduit comme « nouvelles lunes », cela peut prêter à confusion. La nouvelle lune, dans le vocabulaire astronomique, désigne le moment où la Lune n’est pas visible dans le ciel et non le premier croissant visible. Voilà pourquoi la meilleure traduction est « croissants de lune » puisqu’un hadith fameux rapporte : « « Ne jeûnez pas tant que vous n’avez pas vu le croissant de lune (الهلال). De même, ne terminez pas le jeûne du mois sans l’avoir vu. Si vous ne pouvez l’observer du fait qu’il vous est caché par les nuages, estimez-le. »

Voir ou calculer ?

Ce hadith est l’argument essentiel des défenseurs des méthodes de calcul à cause du segment « estimez-le ». Celui-ci peut se comprendre simplement de la façon suivante : comme un mois lunaire ne peut excéder 30 jours, si vous êtes le 30e jour, vous pouvez estimer le mois terminé sans avoir vu le croissant. Mais certains ont voulu croire que cela signifiait : « calculez-le ». Pourquoi pas ? Mais là n’est pas la question pour l’instant.

Revenons à la question des croissants. Le verset le met au pluriel. On pourrait se dire que c’est parce que les mois se succèdent et que les croissants sont nombreux, certes. Mais imaginons que le verset ait évoqué « le croissant », la compréhension n’en aurait pas été changée sauf que le ton aurait été nettement plus absolu. En fait, il ne viendrait à personne l’idée de nier la multiplicité des levants et des couchants. Pourquoi ? Parce qu’on s’en sert pour déterminer les horaires de prière et que personne ne s’est jamais plaint du fait que ces horaires varient non seulement d’une ville à l’autre mais aussi d’un pays à l’autre. Personne n’a jamais plaidé l’unification de la prière de l’aube en s’alignant sur l’Arabie Saoudite ou sur un autre pays. En effet, cela donnerait lieu à des aberrations telles que des musulmans priant la prière de l’aube l’après-midi…

Pourtant, pour le début de mois, pour des raisons difficiles à déterminer, on essaie d’unifier. Certains suivaient l’Arabie Saoudite (comme si c’était une sorte de maison-mère de la multinationale islamique), d’autres affirment qu’il faut suivre le premier à avoir vu la lune… Bref, voilà la cacophonie.

La diversité est inévitable (et c'est une richesse)

Mais en fait, le calendrier ne sera jamais unifié pour une raison très simple : la Terre est ronde et il faut donc une ligne de « changement de date ». En effet, pour les fuseaux horaires internationaux, quand il était 00 : 01 à Paris le 1er janvier 2001, il était 23 : 01 à Londres, le 31/12/2000. Ainsi, le calendrier n’est pas unifié, à ce moment-là, ni en heure, ni en jour, ni en mois, ni en année, ni en siècle, ni en millénaire…

Ce qu’il faut en retenir, c’est que le temps est une convention et qu’il est local. Peu importe quelle est l’heure du jour, il est toujours pile l’heure du début des cinq prières quelque part dans le monde. Cela a quelque chose de vertigineux quand on y pense : l’appel à la prière est perpétuel.

Le croissant n'existe pas

Concernant le début du mois, rappelons autre chose : le croissant de lune n’existe pas. En effet, la lune est sphérique… Tout le temps. Mais, me direz-vous, le Coran évoque le croissant (ou les croissants)… Oui, et du coup, de quoi parle-t-il ? D’un phénomène visuel : le croissant est ce qui paraît de la Lune à un endroit donné de la Terre qui projette son ombre dessus.

Ainsi, nous ne parlons pas du tout d’un phénomène universel, mais bien d’un phénomène observable qui varie avec le temps et l’espace. Ainsi, selon que vous êtes dans un endroit du monde ou un autre, cette perception change légèrement. Comme pour les horaires de prière, il serait bizarre de vouloir unifier. Mais, me rétorquera-t-on, c’est plus simple… Il suffit de voir à quel point cette question divise (au point de nécessiter des mises au point sur tout ce que le web islamique compte de sites et de blogs) pour se convaincre du contraire.

Et un p'tit hadith...

Mais surtout, ne croyez pas que Dieu nous ait laissés sans réponse claire. En effet, un hadîth rapporté par Muslim, An-Nasâ’î, Abû Dâwud, At-Tirmidhî, Ibn Hanbal, Ibn Khuzayma rapporte que Kurayb débuta Ramadân en « Syrie » et, de retour à Médine vers la fin de ce mois, fut interrogé par Abdullâh ibn Abbâs : « Quand avez-vous vu le croissant ? Je répondis : Nous l’avons vu au soir du vendredi. Il me demanda alors : L’as-tu vu personnellement ? Je répondis par l’affirmative et ajoutais que les gens le virent de même et jeûnèrent ainsi que Mu‘âwyya. Il dit alors : Quant à nous, nous l’avons vu samedi, et nous poursuivrons donc le jeûne jusqu’à compléter trente jours à moins que nous ne voyions le croissant du nouveau mois. Je lui demandais alors : Ne te suffit-il pas que Mu‘âwyya l’ait vu et ne suivras-tu pas son jeûne ?

Ibn Abbâs me répondit : C’est ainsi que le Prophète (S), nous ordonna, de pratiquer. »

Un avis propose de « pousser ce hadith de côté » du fait de son statut de hadith isolé. Un autre propose de ne pas s’en tenir à l’avis d’Ibn Abbas, qui ne cite pas correctement l’avis du Prophète (S). Ces mêmes personnes n’ont aucun problème à accepter l’avis de savants auto-déclarés contemporains, mais bon admettons.

Quoi qu’il en soit, ce hadith authentique nous rappelle une chose : la date est locale. Cela est tout à fait clair pour Ibn Abbas, pour qui le Prophète a demandé à Dieu de lui enseigner l’interprétation juste. Cela semble clair pour le rapporteur du hadith, cela semble clair au vu de ce que nous avons exposé plus haut.

Rendez-vous compte de ce que cela veut dire : Dieu a répondu à une question astronomique complexe que les sciences de l’époque peinaient à envisager, anticipant sur des questionnements qui seraient soulevés une fois la science plus développée.

Pour en revenir au calcul... local

Certains partisans du calcul s’appuient de façon erronée sur les graphiques issus de l’excellent logiciel (gratuit) Accurate Times conçu par Mohamed Odeh, astronome spécialiste mondial des croissants de lune. Car il ne s’agit pas ici de nier le recours à la technologie, à la science, ni à la modernité. Il s’agit simplement de les utiliser de la façon la plus évidente possible. Ainsi, si l’on sait que la lune est visible par le calcul, on peut la considérer comme étant là. En cela, la méthode du calcul ne pose aucun problème. Ainsi, on peut prévoir à l’avance où la lune sera visible. C’est juste qu’il faut que cette détermination soit locale. Nationale ? Non, locale : en vertu de quelle règle les frontières établies par les hommes fixeraient-elles les limites de la pratique spirituelle ? La visibilité, comme les horaires de prière, est calculable pour votre localité, votre mosquée. Peu importe les décalages temporels, l’important n’est pas de le faire tous en même temps, ce qui est impossible, mais de le faire selon les mêmes règles, qui sont claires et simples, surtout avec les instruments et informations à notre portée.

La question du vote

On nous pose souvent la question : quid du vote ? Pourquoi cette question revient-elle inlassablement ? Parce qu’elle est consubstantielle du plus gros problème rencontré par ceux qui se disent musulmans : la gestion de la liberté, dont le vote est l’expression collective par excellence.

Expliquons-nous : l’écrasante majorité des musulmans qu’il nous a été donné de rencontrer a une approche de la foi basée sur la superstition, l’irrationnel et la pensée magique. Parmi ces pensées, sur lesquelles nous reviendrons à l’occasion, il y en a une qui annihile toute possibilité de liberté : celle de la prédestination (qadr ou maktub). En effet, selon la compréhension que beaucoup de gens ont de cette notion, nous serions en quelque sorte des marionnettes dans la main de Dieu. Cela revient à nier la causalité : ce ne sont pas les causes qui entraînent les conséquences, mais Dieu directement. Par exemple, conduire trop vite n’entraîne pas l’accident mortel, c’est Dieu qui décide du jour de la mort, directement. Cela repose sur une vision de Dieu qui est non seulement restreinte à celle d’un marionnettiste capricieux, mais en plus cela nie catégoriquement toute place au libre-arbitre.

Comment pourrions-nous avoir la moindre liberté, puisque tout est écrit… ? Penser ainsi revient à nier la responsabilité qui va de pair avec la liberté. En effet, si Dieu décide tout et que notre action n’y est pour rien, comment peut-il nous juger moralement ? Si nous ne décidons rien, tout le mal est de sa faute… L’idée de prédestination est vieille comme le monde, ou du moins, vieille comme celle d’omniscience ; connaître l’avenir est possible dans une certaine mesure : si je place un papier inflammable au-dessus d’une flamme je sais ce qu’il se passera. Si je laisse tomber une pièce par terre, je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle respectera les lois de la physique et tombera. Les musulmans ajouteront ici in sha’a llah, si Dieu veut. Mais on devrait plutôt dire : ainsi Dieu l’a-t-il voulu. Comment croire en un créateur de règles et de sens, dont l’existence est pressentie et recherchée par l’intelligence et qui contrevient précisément aux règles qui montrent sa direction ? Il y a là une contradiction que beaucoup ne voient pas.

L’omniscience nécessite de tout connaître parfaitement, toutes les lois physiques et spirituelles qui commandent à la réalité. Pour le dire autrement, il n’y a pas de passé, présent ou futur du point de vue de Dieu. Tout est toujours déjà. Un peu comme pour quelqu’un qui, connaissant ses tables, voit dans l’opération 3x3 une simple expression de 9 et qui identifie l’un à l’autre instantanément. Pour Dieu, « les calames sont secs », pour nous, il convient d’agir. Nous écrivons les pages d’un livre dont Dieu connaît le début, le milieu et la fin.

Le fatalisme, en plus d’être un pessimisme est donc une bêtise. L’engagement est une valeur morale majeure. D’ailleurs, comment comprendre l’injonction faite aux personnes de foi de commander le bien et de s’interposer face à l’injustice si ce n’est en s’engageant dans sa société ?

Voilà pour la racine du mal pour ainsi dire, racine sur laquelle nous reviendrons plus tard. Maintenant, revenons sur le vote à proprement parler. Qu’est-ce qu’un vote ? C’est une consultation libre, où l’opinion de la majorité permet de faire un choix. La responsabilité de la personne de foi est, nous l’avons vu, de faire des choix. C’est sur les décisions que l’on peut juger à la foi de l’intelligence et de la moralité d’un individu (et d’une société) ; pour le dire autrement, notre être est la somme de nos décisions. La consultation permet le débat : tout le monde n’étant pas d’accord, cela nous permet de penser les choses en tenant compte d’un autre point de vue que le nôtre. Que l’on s’accorde ou pas avec ce point de vue, nous en retirons une richesse. Savoir entendre l’avis des autres est une preuve d’ouverture et d’humilité. Certains musulmans, convaincus de détenir une vérité absolue et d’avoir tout compris avant tout le monde, refusent le débat, estimant les questions tranchées et les réponses connues. En plus d’être une marque d’orgueil, cela entre en contradiction avec la sourate « la Consultation » qui indique que ceux qui ont la foi sont ceux qui « se consultent pour leurs affaires » (verset 38). Ainsi, ces gens qui croient que la consultation et le débat sont contraires aux principes islamiques sont eux-mêmes dans une position intenable au regard du Coran.

Certains diront que la consultation ne peut se faire qu’entre musulmans… Outre que cette croyance ne s’appuie sur rien (sinon l’avis de savants autodéclarés sur la base d’aucun argument), elle présuppose de pouvoir déterminer l’islamité de quelqu’un, ce qui revient à juger les intentions. De plus, pourquoi l’avis d’un musulman sur la direction des affaires collectives serait-il plus valable que l’avis d’un autre ? Que l’avis religieux se prenne d’abord chez les connaisseurs des trames religieuses, passe encore, mais l’avis raisonné est toujours le meilleur, d’où qu’il vienne. En effet, avant de prendre une décision, il faut considérer ses effets. On vise donc un but, un résultat et l’on cherche à l’atteindre de la meilleure façon possible. Sur les buts, nous sommes d’accord avec la majorité écrasante des gens : nous cherchons la paix, le développement et la création d’un environnement propice à la réalisation du bonheur individuel et collectif. Le musulman comme le non-musulman (puisque nous sommes obligés de faire cette distinction pour répondre à l’argument qu’on oppose généralement au vote) aspirent à ce bonheur que la politique est censée fournir. La consultation porte donc sur les moyens mis en œuvre pour atteindre ce but. Les moyens ne dépendent de rien d’autre que de la raison, qui est la faculté permettant de relier causes et effets. En quoi les musulmans seraient-ils plus fondés à déterminer les moyens d’action ? En vertu de leurs prétendues qualités morales ?

En vérité, le seul moyen de changer les choses collectivement est le vote, si les musulmans s’en privent, ils désobéissent à l’injonction divine de diffuser le bien et de lutter contre l’injustice. Le pire, c’est que dans une logique de victimisation, ces mêmes musulmans se plaindront d’être des citoyens de seconde zone, sans personne pour représenter leurs intérêts... On me répondra que le système n’est pas parfait, ce dont je conviens, que les candidats ne correspondent pas aux attentes des citoyens, d’accord. Mais faut-il laisser sa voix aux autres pour autant ?

Pour résumer, non seulement le vote est licite, mais il est souhaitable : il répond au besoin de prise de responsabilité, d’usage de la liberté et de recherche du bien commun, tout cela est nécessaire pour s’accomplir en tant qu’individu, et en rapport avec les autres.

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